Jeudi 15 septembre, un protocole d’accord a été signé entre le Maroc, la CEDEAO et le Nigeria pour achever le gazoduc entre Rabat et Abuja d’ici 2047, et ainsi ouvrir la voie à une éventuelle nouvelle voie d’exportation de l’énergie vers l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.
Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office marocain des hydrocarbures et des minéraux, Sediko Duka, représentant de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et Mlle Kolo Kyari, PDG de la compagnie pétrolière nigériane se sont réunis à Rabat pour signer le mémorandum. Un communiqué conjoint de l’Office marocain, de la compagnie pétrolière nigériane et de la CEDEAO a annoncé que « le gazoduc sera installé le long de la côte ouest-africaine, du Nigeria au Maroc », et qu’il sera raccordé au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen.
Le projet se déroule dans un climat géopolitique caractérisé par une forte demande internationale de gaz et de pétrole et une flambée des prix suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le projet Nigeria-Maroc traversera 13 pays africains sur la côte atlantique et alimentera les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Pour rappel, le groupe de la CEDEAO comprend 15 pays : Le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Le Nigeria possède les plus grandes réserves avérées de gaz en Afrique, soit environ 200 trillions de pieds cubes, dont la majeure partie est inexploitée. Le gouvernement affirme vouloir commercialiser une plus grande partie de cette ressource afin de remplacer le pétrole brut comme principale matière première du pays. La production pétrolière du Nigeria est en déclin, principalement en raison d’un manque d’investissement dans de nouvelles capacités. Enfin, ce projet permettra d’expédier du carburant vers l’Espagne et le reste de l’Europe.