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Les terres agricoles sont également touchées par ce processus en raison des ruissellements provenant des zones de
dépôt de pétrole brut, transformant ainsi des sols initialement fertiles en terres incultes. Le revers économique de cette
situation est une réduction du rendement et de la productivité des cultures, ce qui affecte les ventes et, par conséquent,
le produit intérieur brut de l'agriculture. Le torchage du gaz se caractérise par la libération de gaz nocifs et de
particules qui peuvent constituer une menace pour la santé des humains et des animaux. Plus de 250 toxines, dont des
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du sulfure d'hydrogène, du toluène, du benzène, du dioxyde de soufre,
des dioxydes d'azote, du xylène, etc., ont été détectées dans les gaz brûlés ; certaines sont responsables des pluies
acides, de l'appauvrissement de la couche d'ozone, du réchauffement de la planète, du cancer et d'autres effets nocifs
(HAP). Ainsi, le rejet aveugle de particules et de gaz précurseurs autour des communautés productrices de pétrole peut
susciter des inquiétudes.
La structure socio-économique de nombreux pays africains a été modifiée, suite à l'exploitation des activités
d'exploration du pétrole brut, avec pour conséquence un défaut de responsabilité et une moindre participation des
citoyens. Malgré les avantages économiques de la découverte et de l'exploration du pétrole brut en Afrique, l'exploration
pétrolière a sans aucun doute des effets négatifs de grande envergure sur les compartiments environnementaux : l'air,
la terre, l'eau ainsi que tous les êtres vivants sur terre. La communauté hôte s'attend à ce que des mesures immédiates
soient prises pour remédier aux effets négatifs de l'exploration pétrolière sur les communautés locales. Il est également
primordial que ce nettoyage soit effectué rapidement afin que ces communautés puissent commencer à utiliser leurs
terres pour planter des cultures et élever des animaux pour la consommation locale. Tant que les terres resteront
contaminées, les activités agricoles de l'indigène local ne seront pas possibles.
Pour faire face aux besoins de la communauté d'accueil, le gouvernement dirigé par le président Buhari a réussi à faire
passer le projet de loi sur l'industrie pétrolière, une réalisation importante et louable compte tenu du fait que les
gouvernements précédents, tels que les Présidents Obasanjo, Yaradua et Jonathan, ont tenté à plusieurs reprises de
faire passer ce projet de loi, mais ont tous échoué. Les tentatives précédentes d'adoption du projet de loi sur l'industrie
pétrolière, en 2009, 2012 et 2018, ont échoué en raison de facteurs tels que l'opposition farouche des communautés
hôtes du pétrole, le désalignement des intérêts entre l'exécutif et l'Assemblée nationale, le manque d'appropriation,
l'érosion apparente des pouvoirs ministériels et la réaction des investisseurs étrangers aux dispositions apparemment
non compétitives des versions précédentes du projet de loi.
Le projet de loi comportait plusieurs dispositions visant à répondre aux préoccupations des communautés d'accueil,
notamment certaines de celles qui ont été évoquées précédemment. Par exemple, le projet de loi propose d'accorder
une participation de 5 % aux communautés d'accueil et aux communautés productrices de pétrole ainsi qu'aux
communautés où le pétrole est extrait et dans lesquelles les installations d'exploration et d'extraction du pétrole sont
réalisées. Ces communautés d'accueil, comme la région du delta du Niger, ont souffert d'un niveau élevé de pollution
dû aux activités d'exploration pétrolière. Les fonds disponibles doivent être alloués dans cet ordre : 75 % sont destinés
aux projets d'investissement, 20 % serviront de réserve, tandis que 5 % couvriront les dépenses administratives.
On s'attend à ce que ce projet de loi sur l'industrie
pétrolière remédie à certaines des décennies de
négligence de la part des communautés d'accueil, car les
fonds réservés aux communautés seront utilisés pour
résoudre certains des problèmes fondamentaux dont se
plaignent les communautés d'accueil, tels que la
dégradation de l'environnement, la pollution par le
pétrole et certains des dangers causés par l'exploitation
pétrolière. Plus important encore, les fonds alloués aux
communautés d'accueil seront canalisés pour répondre
aux besoins de développement des communautés
d'accueil tels que les infrastructures de base, les écoles,
les hôpitaux et le réseau routier. Il s'agit d'un
développement bienvenu et d'une étape importante
franchie par l'administration actuelle, qui permettra de
commencer à répondre aux besoins des communautés
d'accueil.
Les revenus du pétrole financent l'éducation
Dossier spécial 63