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Considérant que l'approvisionnement en gaz russe est
une préoccupation constante de l'Union européenne,
une interruption complète ne serait pas exclue. Il y a
déjà eu une suspension des flux de gaz par North
Stream, le plus important gazoduc entre la Russie et
l'Europe. Selon les Russes, il s'agit d'une maintenance
planifiée qui se terminera le 21 juillet. Après avoir
considérablement réduit les flux passant par North
Stream en juin, on ignore si et à quel niveau ils
reprendront après le 21 juillet. Dans le pire des cas, si
les flux de gaz russes reviennent à des niveaux
inférieurs après le 21 juillet ou sont complètement
interrompus au début de l'hiver, l'UE devra avoir rempli
ses installations de stockage de gaz à plus de 90 % pour
passer l'hiver. Et même dans ce cas, elle pourrait encore
être confrontée à des perturbations de l'approvisionne-
ment dans la dernière partie de l'hiver. Pour atteindre
un taux de stockage de 90 %, les Européens devront
impérativement réduire leur consommation actuelle de
gaz tout en stockant le gaz ainsi économisé.

Deux réacteurs nucléaires en France

Au cours des trois prochains mois, l'AIE estime qu'il
faudra économiser 12 milliards de mètres cubes de gaz
supplémentaires. Cela représente près de 130
méthaniers. En outre, les Européens ne sont pas en
mesure de remplacer les insuffisances de
l'approvisionnement en gaz russe par du gaz provenant
de sources non russes à cause de l'offre limitée et de la
diminution des volumes. Pour éviter de se retrouver
dans une situation d'extrême vulnérabilité, les
Européens ont besoin d'une coordination minutieuse et
une forte solidarité pour mettre en œuvre certaines
mesures : limiter l'utilisation du gaz dans le secteur de
l'électricité, renforcer la coordination entre les
opérateurs de gaz et d'électricité à travers l'Europe, et
faire baisser la demande d'électricité des ménages en
fixant des normes et des contrôles de refroidissement,
harmoniser les plans d'urgence à travers l'UE au niveau
national et européen. En outre, les gouvernements
européens devraient préparer les citoyens européens à
ce qui pourrait les attendre. Dans le contexte d'une crise
énergétique, les campagnes de sensibilisation du public
ont déjà permis de réduire la demande d'énergie à court
terme.
Il ne fait aucun doute que la crise énergétique actuelle
de l'Europe cause de graves dommages économiques à
court terme, mais elle pourrait in fine, aboutir à un
changement durable des habitudes de consommation.
La tour Eiffel à Paris consomme beaucoup d'électricité

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