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Editorial
L’année 2022 a sans doute été une année
tumultueuse et de nombreux éléments fon-
damentaux ont été repensés, en bien ou en
mal. Le Covid 19 a été suivi de près par la
guerre Russie-Ukraine, avec de graves dom-
mages collatéraux. Nous sommes presque
en train de revivre les mauvais jours de la
guerre froide du siècle dernier.
La Russie et l'Ukraine jouaient toutes deux
un rôle important dans le monde. La Russie
était notamment l'un des principaux four-
nisseurs de pétrole et de gaz en Europe et
dans le reste du monde. Les sanctions à son
encontre ont considérablement perturbé
l'approvisionnement en gaz, ce qui a eu une
répercussion sur les nations européennes.
Ainsi, les États-Unis d’Amérique ont ren-
forcé son partenariat avec les pays de l'UE et
se sont positionnés comme un fournisseur
d'énergie clé pour remédier au vide laissé
par les approvisionnements russes.
Parallèlement, des milliards de dollars ont
été injectés pour aider les Ukrainiens à se
défendre.
Par ailleurs, les exportations de l'Ukraine se
sont raréfiées, entraînant de graves prob- Logo de l'ASP
lèmes dans le monde.
Les prix ont augmenté avec une inflation qui a atteint un niveau record dans les principales économies, et le désespoir
a refait surface dans les pays en développement.
Au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite a affiché clairement ses priorités quant à la "stabilité énergétique" de la Chine, qui
occupe une place importante, sinon la plus importante, pour sa stratégie mondiale. Le prince héritier Mohammed Bin
Salman a déclaré que les États-Unis n'étaient qu'un partenaire parmi d'autres et que leur coopération était
principalement axée sur la sécurité. Cela résonne comme la fin de l'accord de base de 1945.
La Chine, quant à elle, est le partenaire le plus fiable du royaume et l'approvisionnement en pétrole brut est et restera
important pour les 50 prochaines années probablement.
Cette année, la volatilité du pétrole et du gaz a eu un impact sur tous les pays. Les entreprises internationales ont
empoché des sommes considérables, alors que les grands producteurs de pétrole africains n'ont pas pleinement profité
des prix élevés et ce, en raison d'un manque de productivité, d'une inflation galopante et d'une situation de pénurie
alimentaire et pétrolière dans presque tous les pays.
En Afrique, l'Angola a détrôné le Nigeria en tant que premier producteur de pétrole, suivie de près par l'Algérie. C'est
un signal d'alarme pour la première économie d'Afrique qui se sentait en fait bien installée. La transition énergétique
et la consolidation du gaz comme substitut le plus approprié au pétrole sont promues par un plus grand nombre de
nations africaines.
La CEDEAO entend exercer une emprise solide sur les nations africaines victimes de "coups d'État" en sanctionnant
celles qui ne se conforment pas à l'appel à la transition lancé par l'organisation. L'Union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA) a plaidé en faveur de l'Eco mais celui-ci n'a pas vu le jour pour remplacer le franc CFA et n'a
pas obtenu la validation des pays africains anglophones.
Ces quelques questions ont incontestablement eu un impact sur le monde cette année et les conséquences se sont fait
sentir dans le monde entier. Puisque l'histoire suit son cours, nous espérons que tous ces événements, bons et mauvais,
contribueront à apporter les changements nécessaires pour l'avenir dans nos vies quotidiennes.
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