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En 2016, au plus fort du mouvement milicien du delta du
Niger, les Vengeurs du delta du Niger ont
intentionnellement ciblé les oléoducs nigérians non
sécurisés pour forcer le gouvernement à distribuer des
pourcentages plus élevés des revenus énergétiques aux
communautés. Ces attaques délibérées, spécifiques et
ciblées sur les infrastructures pétrolières et gazières
nigérianes ont entraîné une perte évaluée à 2,5 trillions
de naira, soit 4,2 milliards de dollars au taux d'inflation
actuel. La diminution significative de l'offre énergétique
nigériane due au vol d'hydrocarbures, à la corruption
politique et aux milices violentes, dissuade les
investisseurs étrangers et locaux d'investir activement
leurs ressources dans l'industrie énergétique. Ainsi, ces
chocs intérieurs et ces coups portés au secteur de
l'énergie entraînent une pénurie des investissements
nécessaires à la modernisation de la production
d'énergie et à l'expansion des réseaux d'infrastructures
énergétiques existants pour répondre à la demande
intérieure croissante.
Alors que le Nigeria continue de lutter contre les
problèmes de sécurité matérielle de ses dépôts d'énergie
dans la région du delta du Niger, la pénurie
d'infrastructures essentielles entraîne d'autres
Puits de pétrole, image d'illustration
dysfonctionnements en matière de sécurité du côté de
l'offre et de la demande dans le secteur énergétique plus de vingt ans. la plus récente d'entre elles ayant plus
nigérian. Outre le vol de pétrole, les infrastructures de 40 ans. Ces déficiences institutionnelles internes
vieillissantes du Nigeria ne font qu'aggraver un problème contribuent de manière significative aux fortes pertes
déjà préoccupant, car elles compromettent sérieusement d'efficacité de la production d'énergie dans le secteur
l'expansion potentielle du réseau des infrastructures pétrolier. Elles induisent en outre, un décalage dans le
énergétiques destinées à couvrir la demande intérieure. long terme des investissements dans l'industrie du fait
Environ 70 % de la population, soit quelques 200 mil- des faibles rendements ainsi que des dépassements de
lions de Nigérians, n'ont pas accès à une électricité suffi- coûts excessifs dus au contrôle des prix dans société
sante, tandis que ceux qui ont un certain accès à l'électri- d’énergie de l'État, responsable de la supervision de
cité sont généralement confrontés à des pannes fréquen- l'approvisionnement énergétique du Nigeria.
tes et à des interruptions constantes. Le Nigérian moyen Les préoccupations environnementales ont largement
a donc dû recourir à l'auto-production d'électricité pour contribué à entraver le succès du secteur de l'énergie au
répondre à ses besoins énergétiques personnels. Nigeria. Rien qu'au cours des trois dernières décennies,
Pour satisfaire la demande croissante d'énergie entre 1975 et 2005, le gouvernement nigérian a
nécessaire à la consommation intérieure, le Nigeria a été enregistré environ 7 200 déversements de pétrole et, 1
contraint d'importer des produits pétroliers raffinés. Le 765 autres déversements ont eu lieu depuis 2008. 15 000
Pays a diversifié ses importations de carburant tonnes de pétrole brut ont été déversées dans le fleuve
(kérosène, essence, huile de graissage) en provenance de Niger en 2010, 75 déversements de pétrole ont eu lieu en
Belgique-Luxembourg (4,7 milliards de dollars), des Pays- 2018 et 125 autres en 2019. La catastrophe
Bas (4,24 milliards de dollars), du Royaume-Uni (900 environnementale causée par le déversement de pétrole
millions de dollars), de Norvège (700 millions de dollars) du secteur énergétique nigérian est étroitement corrélée
et de Corée du Sud (561 millions de dollars). Dès lors, le à l'attitude laxiste du gouvernement, qui ne parvient pas
Nigeria est le seul membre de l'OPEP à être totalement à contraindre les multinationales de l'énergie et les
dépendant de l'importation de produits pétroliers sociétés nigérianes à respecter les normes et les
raffinés pour ses besoins énergétiques nationaux. protections environnementales, car le pays est
Aujourd'hui, le Nigeria n'exploite que quatre raffineries grandement tributaire des revenus du secteur pétrolier
qui, de surcroît, ne tournent pas à plein régime depuis et gazier.

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