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Sommet de la COP27


             Du  6  au  18  novembre  2022,  Sharm  El-Sheikh
             (Égypte)  a  accueilli  la  27e  conférence  des
             Nations unies sur le changement climatique. Le
             sommet  devait  réunir  196  pays,  45000
             personnes  (  y  compris  des  activistes  et  des
             manifestants),  et  120  dirigeants  mondiaux.  Si
             de  nombreux  sujets  ont  été  abordés,  les
             dommages  et  les  pertes  ont  été  au  cœur  de
             l'événement.  En  effet,  la  compensation  des
             nations  les  plus  pauvres  pour  les  dommages
             irréparables causés au climat est une question
             controversée  qui  figurait  au  programme  des
             négociations  sur  le  climat.  Après  avoir  été
             longtemps  bloquée  par  les  nations  riches  qui
             refusaient de payer pour les dommages causés
             par  leurs  émissions,  cette  question  a  été
             inscrite pour la première fois à l'ordre du jour
             officiel.  Bien  que  les  discussions  n'aient  pas
             encore abouti à des résultats concrets, le seul
             fait  que  les  pertes  et  dommages  aient  été
             ajoutés à l'ordre du jour climatique en Égypte
             représente une avancée majeure pour les pays
             en développement.

              De l'avis des activistes et des manifestants des pays en développement, les pays développés sont tenus de payer pour
              les  conséquences  des  émissions.  Ils  estiment  que  les  pays  en  développement  ne  contribuent  que  dans  une  faible
              mesure  aux  émissions  de  carbone  globales  comparativement  aux  pays  industrialisés,  alors  qu'ils  sont  frappés  de
              manière disproportionnée par les conséquences du changement climatique. Ces dernières années, des phénomènes
              météorologiques extrêmes tels que des pluies et des inondations ont ravagé leurs pays, détruit des terres agricoles,
              déplacé des millions de personnes et causé des pertes économiques et humaines considérables. Plusieurs de ces pays
              plaident en faveur d'un mécanisme financier "pertes et dommages", qui contraindrait les pays développés à contribuer
              à l'indemnisation des victimes du changement climatique. En passant à des sources d'énergie plus propres, les pays
              pauvres en énergie ne participeront plus au fléau. Une proposition visant à couvrir les coûts de la lutte contre le
              changement climatique dans les pays moins développés existe depuis au moins la COP15, en 2009 à Copenhague. La
              question de savoir comment les pays riches peuvent appuyer financièrement les pays plus pauvres face aux défis
              climatiques a occupé une place prépondérante au cours de la première semaine de la COP27. Les préoccupations
              concernant  la  corruption,  les  solutions  à  court  terme  et  les  investissements  à  long  terme  dans  les  mesures
              d'atténuation et d'adaptation ont comme toujours marqué le débat.
              Les délégués ont réagi avec circonspection au discours de Biden, reconnaissant à la fois l'importance de l'engagement
              des États-Unis dans les efforts de lutte contre le changement climatique et le fait qu'ils ne se soient pas révélés être un
              partenaire fiable.Pour les pays en développement, les nombreuses promesses des pays développés ne se traduisent pas
              par des engagements financiers et des échéances, et il est extrêmement frustrant de constater qu'elles ne sont pas
              suivies d'effets. Dans le contexte d'une récession mondiale, d'une crise énergétique et alimentaire et de nations au
              bord  de  la  cessation  de  paiement,  le  sommet  a  eu  lieu  dans  une  atmosphère  marquée  par  des  bouleversements
              mondiaux. Tout cela se produit alors que les impacts climatiques deviennent de plus en plus menaçants. Les États-
              Unis étant l'un des pays les plus riches et le plus grand pollueur climatique au monde, la participation de M. Biden au
              sommet est essentielle. M. Biden a vanté une série de réalisations américaines en matière de climat, tant au niveau
              national que dans le cadre de partenariats avec d'autres pays. Néanmoins, il ne s'est pas prononcé sur la création d'un
              fonds  dédié  qui  aiderait  les  pays  sinistrés  à  supporter  les  conséquences  du  changement  climatique.  Selon  les
              militants, le pays le plus riche du monde et le plus grand émetteur de gaz à effet de serre de tous les temps doit payer

             Transition énergétique                                                                        67
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