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sa quote-part pour les effets de ses rejets. Les Etats-Unis s'opposent néanmoins depuis longtemps à de tels
engagements financiers dans les discussions de l'ONU sur le climat, craignant que leur responsabilité juridique ne soit
engagée pour des milliers de milliards de dollars de dommages liés au changement climatique. Dans le cadre des
négociations de l'accord de Paris sur le climat en 2015, les États-Unis ont demandé l'ajout d'un texte stipulant que les
pertes et les dommages n'impliquent ni responsabilité ni compensation.
Outre la question des dommages et des pertes, d'autres sujets ont également été abordés. La position contradictoire des
pays occidentaux sur la production de combustibles fossiles a fait l'objet d'une discussion. L'Allemagne et l'Italie ont été
critiquées par les défenseurs du climat pour avoir secrètement encouragé des gouvernements tels que le Sénégal, le
Nigeria et le Mozambique à développer et à exporter leurs réserves de gaz fossile. Ces initiatives semblent recevoir un
accueil plutôt favorable, comme en témoigne la réaction du Président sénégalais Macky Sall, qui se félicite du soutien
international croissant en faveur du développement des ressources gazières du continent dans le cadre de sa transition
énergétique. Le chancelier allemand Olaf Scholz a effectué un déplacement au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud
en mai dernier dans le but de trouver des partenaires pour forer des puits de gaz naturel destinés à l'exportation pour
parer à une crise énergétique européenne déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. C'est une proposition
que le gouvernement de M. Sall est en train de mettre en œuvre. Le Parlement européen avait auparavant approuvé de
nouvelles règles européennes désignant les investissements dans les centrales gazières et nucléaires comme étant
respectueux du climat.
Les découvertes de réserves de gaz naturel dans plusieurs pays africains ont suscité des interrogations quant à
l'opportunité de tirer parti de la récente flambée de la demande, ce qui a retenu l'attention de la COP27. En réponse à
cette apparente contradiction, Macky Sall a déclaré que le développement des ressources apporterait une plus grande
prospérité économique à son pays. Il a déclaré : "Soyons clairs, nous sommes en faveur de la réduction des émissions
de gaz à effet de serre. Mais nous, Africains, ne pouvons accepter que nos intérêts vitaux soient ignorés." Les partisans
de l'expansion du gaz naturel sur le continent le qualifient de "combustible de transition", car ses émissions sont plus
faibles que celles du pétrole et du charbon. Mais les écologistes affirment que c'est du greenwashing et un stratagème
qui maintient les nations africaines dans le même piège de développement que par le passé.
Les Premiers ministres espagnol et tunisien, Pedro Sanchez et Najla Bouden, tiennent une réunion bilatérale à la COP27
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