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Comment concevoir une transition énergétique juste, pertinente et par conséquent efficace ?
             En Afrique, le gaz naturel a toute sa place dans la transition énergétique. Des gisements sont déjà présents
             sur le sol africain et de nombreux pays, le Nigeria et l’Algérie en tête, se distinguent en mettant en œuvre
             des stratégies d’exploitations innovantes.
             Si  le  gaz  naturel  est  une  énergie  fossile,  donc  disponible  en  quantité  limitée  et,  par  définition,  non
             renouvelable  à  une  échelle  de  temps  humaine,  il  apparaît  comme  moins  polluant  que  de  nombreux
             combustibles utilisés en Afrique. En effet, Le gaz émet du CO2 au moment de la combustion mais 30% de
             moins que le pétrole et moitié moins que le charbon ce qui s'avère moins néfaste pour la qualité de l’air. Il
             s’agit donc véritablement d’une énergie de transition.

             Qu’en pense le Nigéria , première puissance économique africaine ?
             Comme le vice-président Nigérian l’avait rappelé à juste titre " Le volet accès à l'énergie de la transition doit
             être lié à celui de la réduction des émissions. Pendant trop longtemps, nous avons considéré qu'il s'agissait
             de voies parallèles.Or, pour atteindre l'objectif de zéro émission nette d'ici à 2050, il faut commencer par
             mettre fin à la pauvreté énergétique d'ici à 2030. Si les problèmes d'accès à l'énergie ne sont pas résolus, la
             demande  croissante  d'énergie  continuera  d'être  satisfaite  par  des  combustibles  très  polluants  et  qui.
             provoquent déforestation, tels que le diesel, le kérosène et le bois de chauffage. »
             Le Ministre d’Etat Chief Timipre Sylva défend également la position du Nigeria de la manière suivante :
             “Nous voulons nous appuyer sur le gaz pour faire notre transition vers le renouvelable. Soyons réalistes,
             nous ne sommes pas ceux qui émettent le plus de carbone. Aujourd’hui, quand on parle d’émissions de
             carbone, ce n’est vraiment pas une préoccupation pour les Africains parce que ce que nous émettons est
             même  en  deçà  des  objectifs  fixés  pour  2030-2040.  Nous  demandons  qu’on  nous  laisse  assurer  notre
             approvisionnement énergétique de base avec le gaz qui est un combustible propre dont nous disposons en
             abondance.  Évidemment,  nous  développerons  en  parallèle  les  énergies  renouvelables  parce  que  nous
             sommes déterminés à atteindre zéro émission nette en 2060.”
             Même son de cloche du côté de L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui estime que le gaz a sa place
             dans un scénario compatible avec l'accord de Paris sur le climat. Dans son scénario dit de "développement
             durable", la demande en pétrole et en charbon doit chuter rapidement tandis que le gaz naturel doit au
             contraire progresser de 10% jusqu'à la fin des années 2020.Pour l'AIE, la mission principale de cette source
             d'énergie  relativement  bon  marché  et  abondante  est  de  se  substituer  au  charbon,  très  polluant  mais
             largement utilisé aujourd'hui pour produire de l'électricité.





























                                                                                 Navire de transport de gaz naturel liquéfié


             Transition énergétique                                                                       58
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