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Les chiffres clés
En 2009, le coût du projet était évalué à 10 milliards de
dollars. À l’heure actuelle, il n’est pas exclu que ce coût
soit revu à la hausse. Selon les estimations d’experts, il
faut trois ans pour mettre en place le gazoduc trans-
saharien. 20 à 30 milliards de m3 de gaz pourraient être
transportés depuis le delta du Niger au Nigeria.
L’infrastructure sera détenue à 90 % par Sonatrach en
Algérie et NNPC du Nigeria. Les 10 % restants seront dé-
tenus par la Compagnie nationale du pétrole du Niger.
Centrale de Tilghemt, Hassi R'mel, Algérie © CC BY-SA
Un projet aux enjeux multiples 4.0
La relance et la concrétisation du Trans-Saharan Gas-
Pipeline (TSGP) intervient dans un contexte où le coût
du gaz et de l’énergie fossile connaît une réelle hausse.
C’est le moment propice au passage à un niveau supé-
rieur du marché de l’énergie africain. Par ailleurs, le
projet impactera positivement sur le plan économique et
financier plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne et
du Sahel.
L’autre enjeu important du projet est stratégique. En
effet, selon les termes du ministre Algérien, la réalisa-
tion de cette géante infrastructure permettra de fournir
de nombreux marchés et de garantir une meilleure pla-
ce des trois pays dans le domaine du développement du-
rable et de la transition énergétique.
La sécurité dans cette zone assez sensible de l’Afrique
reste un risque majeur pour la réalisation de ce projet. À
cela s’ajoute la concurrence d’un projet similaire qui
quant à lui reliera le Nigéria et le Maroc. Bien que prévu
pour alimenter en gaz plusieurs pays d’Afrique de l’Ou-
est, il est tout à fait possible d’exploiter le gazoduc Nige-
ria Maroc pour fournir du gaz en Europe.
En raison de l’offensive russe en Ukraine, les réserves
gazières de l’Afrique ont véritablement commencé à
intéresser l’Europe qui est grande dépendante du gaz
russe. En effet, ce dernier alimente les Etats de l’Union
Européenne à hauteur de 40 %. Les tensions avec les
occidentaux, les sanctions financières et économiques
mettent désormais en péril la fourniture de cette
matière première. D'avril à juin 2022 certains pays de
l’Union Européenne ont vu, partiellement ou totalement,
leur fourniture de gaz être coupé par la société russe
Gazprom. Au vu de ces circonstances, les pays
européens tentent de s’émanciper du gaz russe en
diversifiant leurs approvisionnements. Le Trans-
Saharan Gas-Pipeline représente une opportunité
unique d’exploiter les ressources gazières de l’Afrique et
de se positionner comme un acteur majeur du secteur
Tracé du Gazoduc Trans-saharien © CC BY-SA 4.0 énergétique à l’échelle mondiale.
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