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le continent africain et les nations occidentales doivent
s'engager à le soutenir dans sa lutte. Plusieurs dirigeants
africains ont estimé que l'absence de leurs homologues
européens était une déception majeure. Les gouverne-
ments européens se sont peu impliqués contrairement
aux dirigeants africains, dont la priorité lors des négo-
ciations climatiques de la COP27 à Sharm-el-Sheikh
(Égypte) cette année sera d'obtenir des fonds pour l'adap-
tation au climat. La faible participation des dirigeants
européens peut être interprétée comme un manque
d'intérêt de l'UE, qui est fortement affectée par la crise
Russie/Ukraine. Le Président sénégalais et Président de
l'Union Africaine, Macky Sall, et le Président congolais,
Felix Tshisekedi, ont déclaré que les pays riches respon-
sables de la plupart des émissions de CO2 se devaient d’
être présents. Lors de la cérémonie d'ouverture, M.
Macky Sall a exprimé sa déception. "Je ne peux que cons-
tater avec une pointe d'amertume l'absence des diri-
geants du monde industrialisé. Car ce sont eux les prin- collette d'eau de pluie comté de Machakos, au Kenya.
cipaux pollueurs de notre planète et ce sont eux qui
devraient financer l'adaptation”. Il a ajouté que ce n'est citoyens font face à une crise générationnelle du coût de
"pas seulement le sort de l'Afrique qui est en jeu, mais le la vie". Il a toutefois souligné les risques associés à
sort de l'humanité et l'avenir de la planète." M. l'intransigeance européenne en matière de financement
Tshisekedi, Président de la République Démocratique du climatique. En plus d'être risquée, cette position pourrait
Congo, faisant écho aux propos de son homologue séné- affecter négativement les relations entre l'Afrique et l'Eu-
galais, a rappelé le pourcentage important des émissions rope. La Chine et la Russie (les rivaux de l'Europe) pour-
mondiales de CO2 par les nations industrialisées. raient alors développer des relations plus étroites avec
Theodore Murphy, directeur du programme africain au l'Afrique. Selon M. Murphy, "le danger dans tout cela,
Conseil Européen des Relations Internationales a déclaré c'est que les Chinois et les Russes en fassent leur miel. Il
que "les dépenses pour la protection du climat en Afri- s’agit là encore d’une illustration de la façon dont l'Euro-
que peuvent également sembler plus difficiles à vendre pe ne met pas en pratique ce qu'elle annonce , ou com-
pour les dirigeants européens à un moment où leurs ment, lorsque les jeux sont faits, l'Europe n'est pas au
rendez-vous. L'Afrique est en réalité le partenaire de
circonstance de l'Europe.”
Une crise énergétique sans précédent oblige l'UE à se
tourner plus que jamais vers l'Afrique. Les dirigeants
européens doivent établir des relations à long terme avec
leurs homologues africains. Toutes les parties bénéficie-
raient d'un tel échange. En raison de la crise russo-
ukrainienne, l'UE s'est tournée vers les exportateurs afri-
cains de pétrole et de gaz pour trouver des alternatives
d'approvisionnement énergétique. Les Européens ont
contacté des pays comme le Sénégal, le Nigeria, le
Ghana, l'Algérie et d'autres pays d'Afrique pour s'appro-
visionner en énergie. Les possibilités pour l'Afrique
d'aider l'Europe à réduire sa dépendance au gaz russe
sont considérables. À l'approche de l'hiver et de la pers-
pective d'une coupure totale du gaz russe, l'Europe doit
coopérer pleinement avec l'Afrique. En retour, les pays
occidentaux devraient assister les nations africaines
dans leurs efforts pour lutter contre le changement
M. Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo climatique.
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