L’Algérie est une terre particulièrement riche en réserves naturelles, on estime à près de 2400 milliards de mètres cubes la quantité de gaz présente dans le sol algérien. Le pays est d’ailleurs le septième exportateur du monde et le premier du continent où des découvertes particulièrement encourageantes sont réalisées régulièrement et laisse présager un essor économique prochain. La crise Russo-Ukrainienne et les conséquences économiques qui en découlent permettent également d’entrevoir des perspectives prometteuses  pour le continent. 

En effet, si la Russie fournissait avant la crise 47% du gaz européen, les restrictions imposées récemment par l’Europe vont nécessairement contraindre le vieux continent à se tourner vers de nouveaux fournisseurs. Il y à fort à parier que l’Algérie qui livrait jusqu’à présent seulement 11% du gaz européen va acquérir de nouvelles parts de marchés. 

C’est d’ailleurs en prévision de cette hausse de la demande future qu’un accord historique  entre Sonatrach( Compagnie Algérienne) et Eni (Compagnie italienne) a été signé. Il s’agit dans un premier temps d’un moyen pour l’Italie de parer aux conséquences énergétiques du conflit entre l’Ukraine et la Russie qui couvre plus de 40% des besoins de l’Italie en gaz. Le partenariat est également un moyen pour les sociétés d’établir un prix auquel le gaz sera vendu en 2022-2023, sur la base des conditions du marché.

Du côté de l’Algérie, la perspective d’une baisse, voire d’un arrêt total des approvisionnements de gaz naturel russe vers l’Europe a immédiatement intéressé. D’ailleurs, le pays s’est aussi engagé auprès de la France, à augmenter ses livraisons, via le gazoduc Transmed qui est, pour l’instant, sous-utilisé.

Ce dernier, construit en 1978 puis mis en activité  durant l’année 1983 est le plus grand pipeline d’Afrique. Il s’étend en effet sur  2 475 km  et dispose d’une capacité de 110 millions de mètres cubes par jour bien qu’il ne transporte actuellement que 60 millions de mètres cubes. Les nouveaux accords prévoient de faire livrer via le Transmed, 9 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an d’ici 2023-2024. 

Le renforcement de cet axe Alger-Rome revêt donc une dimension absolument fondamentale et permettra à l’Algérie de répondre à une probable hausse de la demande européenne en augmentant de manière significative sa capacité d’exportation. 

Si le Transmed représente un formidable moyen d’acheminer du gaz algérien vers l’Europe en passant par Tunis, Alger n’est cependant pas en mesure de pallier totalement à la baisse d’approvisionnement en gaz russe. Comme l’a affirmé Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l’Énergie : « Au grand maximum, l’Algérie pourrait fournir à l’Union européenne, 2 ou 3 milliards de m3 de plus » . Il y a donc  fort à parier que d’autres pays européens se tourneront également vers l’Afrique qui regorgent de gaz naturels  pour répondre à une demande  croissante de gaz.